Curieux petit animal, le périophtalme a plus d’un tour dans son sac. Ce poisson de la famille des Gobiidae est amphibie, c’est-à-dire qu’il peut alterner entre des phases de vie immergées et émergées. Vivant parmi les animaux de la mangrove, mieux vaut ne pas trop embêter ce poisson agressif qui aime jouer les gros bras ! Avec ses fortes nageoires pectorales (qui ressemblent d’ailleurs à deux gros bras musclés) il est capable de se déplacer sur la vase en effectuant des bonds successifs. Munies de ventouses, ces mêmes nageoires lui permettent également de grimper sur la partie basse des palétuviers, puis de sauter sur d’éventuels insectes qui font partie de son régime alimentaire.
Pour respirer à l’air libre ? Pas de besoin de bouteilles ! Grâce à des échanges gazeux entre l’air ambiant et son corps, le périophtalme pratique la respiration cutanée. Mais ce n’est pas tout, car le périophtalme a développé une vision adaptée aux menaces qui l’entourent : grâce à ses gros yeux globuleux, qui peuvent fonctionner indépendamment l’un de l’autre, il peut voir ce qui se trame sous l’eau et en dehors de l’eau en un même moment. C’est même là l’origine de son nom (peri – autour, ophtalm – l’œil).
En tout cas, ce « poisson-singe » adepte de la musculation des pectoraux pose l’intéressant problème du passage de la vie aquatique à la vie terrestre !