Dans les eaux troubles du bassin amazonien, les gangs de piranhas sèment la terreur, si bien que des vachers ont déjà sacrifié une de leur bête pour faire passer le gué au reste du troupeau… sans accros. Un poisson pourtant est capable de leur résister ! Arapaima gigas – aussi appelé Pirarucu (« poisson rouge » dans la langue tupi des indiens du Brésil) en raison de ses tâches rouges au niveau de la nageoire caudale – est muni d’un véritable gilet part-dents dont il est le seul à avoir déposé le brevet dans le monde animal. Grâce à deux rangées d’écailles à la fois souples et super résistantes, les piranhas ne s’y frottent même plus les dents. Le Pirarucu est doté d’autres d’atouts de taille dans le monde de la survie : il possède deux systèmes respiratoires. En plus de sa respiration aquatique donc, il peut assimiler l’oxygène de l’air via sa vessie natatoire qui agit comme un poumon. Ainsi, il peut très bien survivre en milieu eutrophe. Son odorat très marqué compense sa vue médiocre et inutile dans les milieux qu’il affectionne particulièrement, turbides et tapissés de végétation flottante dense. Est-il pour autant un dur à cuir ? Les piranhas répondraient oui, mais pas tant que ça lorsque l’on connaît l’engouement humain pour sa chaire, qui en fait désormais un poisson menacé de disparition. Le fait de remonter à la surface pour respirer le rend particulièrement vulnérable au harponnage. Dommage, pour un géant tranquille qui peut atteindre 5 mètres de long pour 300 kg.