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Hoazin huppé (Opisthocomus hoazin)

« Vache volante », « vache d’eau », « dinde pestilentielle », « tzigane » ou « gitan »… chaque pays du bassin amazonien dispose de tout un champ lexical bien imagé pour nommer l’Hoazin huppé (Opisthocomus hoazin), un bien étrange oiseau. Si étrange qu’il est le seul représentant de son ordre – les opisthocomiformes !

C’est que son mode de vie est largement influencé par une caractéristique propre à l’espèce : il digère ses aliments grâce au phénomène de rumination, ce qui le distingue des autres oiseaux herbivores. Telle une vache donc, l’Hoazin consomme herbes et feuilles qui fermenteront entre 7 et 45 heures pour être totalement digérées. Cette fermentation s’effectue à l’aide de bactéries au niveau d’une poche située dans l’œsophage appelée jabot (50 fois plus grand que son estomac), d’où l’odeur nauséabonde qui peut émaner du volatile. Les bactéries participent également à détoxifier certains végétaux ingérés. Mais cet oiseau va plus loin dans le domaine de l’étrange : à la naissance, les petits sont munis de 2 paires de griffes situées au coude des ailes. S’atrophiant par la suite dans la majorité des cas, elles leur permettent de grimper plus aisément dans la végétation. De ce fait, on s’est longtemps demandé si cette caractéristique renvoyait au temps de nos chers dinosaures à plumes. Alors Hoazin, chaînon manquant entre les dinos et la vache ?!

L’Hoazin fréquente une variété d’habitats mais reste généralement toujours à proximité de zones marécageuses, de cours d’eau ou dans les mangroves. Piètre voleur, l’Hoazin passe une bonne partie de son temps à… digérer paisiblement sur une branche !