Dans les fonds sablo-vaseux des mangroves des Caraïbes et des herbiers de phanérogames marines, plusieurs espèces de méduses du genre Cassiopea vivent sans dessus dessous, la tête à l’envers.
La Cassiopée des mangroves (Cassiopea xamachana), très proche de sa cousine originaire du bassin indo-pacifique C. andromeda possiblement présente en façade atlantique, est une méduse benthique qui vit la plus claire partie de sa vie quasi-immobile, la bouche vers le haut. En fait, il faudrait dire de ses vies car la méduse des mangroves passe successivement d’un état larvaire à un état de polype – fixé sur un substrat – puis à l’état de méduse par strobilation : le polype se segmente et les petites médusent nagent. À ce stade, elle a déjà accueilli en elle une microalgue symbiotique appelée « zooxanthelle », à l’instar de certains coraux. À travers leur activité photosynthétique, ces microalgues fournissent des glucides indispensables à la Cassiopée. Des crevettes ont déjà été observées en train de débarrasser les tentacules de la méduse de ses parasites, tout en étant protégées par elle. Avec cette méduse, en général, c’est du gagnant-gagnant…quoique faiblement toxique pour l’homme !
Son nom fait référence à la reine Cassiopée, qui s’attira les ires de Poséidon à cause de sa fille Andromède, dont elle a tant vanté les beautés par rapport aux nymphes du dieu de la mer. Livrée en sacrifice à un monstre marin pour calmer la colère du dieu, Andromède fut sauvée par Persée qui avait combattu Méduse lors de son dernier combat. Pour punir la vantardise de la reine Cassiopée, les dieux décidèrent de la faire tourner autour du Pôle de l’hémisphère Nord, tête en bas…