Description géographique
Territoire : Guadeloupe (île de Marie-Galante)
Communes : Saint-Louis et Grand-Bourg
Superficie: 386 hectares.
Connexion au réseau hydrographique, hydrologie et saisonnalité :
La zone de Folle-Anse est l’une des dernières grandes étendues marécageuses de l’archipel guadeloupéen. Elle est constituée :
– D’un boisement naturel qui appartient au domaine de la forêt xérophile littorale.
– De marais qui se développent en arrière du littoral et sont séparés par un épais cordon sableux. Alimentés en eau douce par la rivière Saint-Louis, ces marais constituent la plus importante zone humide de Marie-Galante. Ils représentent 350 hectares de la zone.
– D’une plage, d’une longueur d’environ 2 km.
Faune & Flore
Flore
La flore de la forêt de Folle Anse comprend 98 plantes vasculaires, regroupées dans 88 genres et 52 familles. En son sein, se développe une flore mésophile voire hygrophile constituée d’espèces rares comme le bois de basse (Calyptranthes pallens), le gaïac (Guaiacum officinale), le mahogani du Sénégal (Khaya senegalensis) et le bois capitaine (Xylosma martinicense). Certaines espèces végétales présentes à Folle Anse sont inscrites sur la liste des espèces protégées : le bois capitaine (Xylosma martinicense), le bois d’ébène (Rochefortia spinosa), l’orchidée (Brassavola cucullata), et le gaïac (Guaiacum officinale).
Les marais de Folle-Anse sont constitués quant à eux de cinq formes végétales distinctes :
– Une mangrove à palétuvier qui réunit le palétuvier rouge (Rhizophora mangle), le palétuvier noir (Avicennia germirans), le palétuvier blanc (Laguncularia racemosa), le palétuvier gris (Conocarpus erecta) ;
– Un marais herbacé ;
– Une prairie à graminée et culture ;
– Une savane inondée à joncs (Eleocharis mutata) et à verveine courante (Lippia nodiflora) ;
– Et une forêt marécageuse d’eau douce, dominée par le mangle médaille (Pterocarpus officinalis).
Faune
Le site de Folle Anse accueille une avifaune considérable. Il a été recensé 32 espèces d’oiseaux sur le site dont 19 nichent.
Pendant le carême, les marais d’eau douce et les prairies humides sont pratiquement secs et les poules d’eau (Gallinula chloropus) sont concentrées le long de la rivière Saint Louis. Par contre, de juin à novembre, pendant l’hivernage, elles semblent être réparties sur l’ensemble des points d’eau. A la même époque, les de nombreux pluviers, bécassines, bécasseaux et chevaliers de passage sur leur route migratoires sont attirés par ces grandes étendues herbeuses.
Ainsi, on peut apercevoir des sarcelles à ailes bleues (Anas discors), des foufous (Orthorynchus cristatus) et des perdrix croissant (Geotrygon mystacea).
Quelques reptiles vivent également sur le site, tels que les anolis, les tortues de Porto-Rico (Trachemys stejnegeri), les tortues marines qui pondent sur la plage de Folle-Anse, notamment les tortues imbriquées (Eretmochelys imbricata).
En termes de mammifères, on y observe :
– Avec beaucoup de chance, des racoons (Procyon minor). Seules des traces ont été recensées à ce jour.
– Des mangoustes (Herpestes auropunctatus).
– Des rats noirs (Rattus rattus).
Protection
La zone de Folle-Anse bénéficie des régimes de protection suivants :
– Espace remarquable du littoral L.146-6 du code de l’urbanisme (Loi littoral).
– La Forêt Domaniale du Littoral et la forêt départementale (gérée par l’ONF) bénéficient du régime forestier.
– Le biotope du marais et du bois de Folle Anse est protégé par l’arrêté préfectoral n°98-494 du 12 mai 1998, modifié par l’arrêté n°98-1664 du 1er décembre 1998 et par l’arrêté n°2009-324 AD/1/4.
– La zone de Folle Anse bénéficie de l’inscription à l’inventaire ZNIEFF de type 1 et 2.
Enjeux, usages, productions, pressions et gestion
La zone est fortement anthropisée et subit quotidiennement des nuisances qui la fragilisent. Ces nuisances sont provoquées par :
– les infrastructures proches du site : le port, la station d’épuration, les décharges…
– les activités humaines telle l’agriculture avec les cultures de canne à sucre et vivrières (madère, igname…) et le pâturage de bovins qui altèrent les sols.
La présence de chiens errants sur le site cause la perte d’œufs de tortues marines et empiète sur l’espace vital des racoons.
Histoire
Le site archéologique de Folle Anse a été découvert en 1966, par le père Barbotin.
Au cours de l’histoire, la zone de Folle-Anse a subi de multiples interventions anthropiques. Les Indiens Arawaks et Caraïbes étaient installés à Folle-Anse où ils construisaient des carbets. Les Arawaks vivaient de la pêche, du ramassage de coquillage et de l’agriculture.
A la colonisation, une partie de la zone fut déboisée pour laisser place à des champs de canne à sucre.