Description géographique
Territoire : Guadeloupe.
Commune : Terre de Haut (Les Saintes)
Altitude : 0 à 165m.
Superficie : 43,05 hectares
Latitude : 15° 50′ 15″ N
Longitude : 61° 35′ 27″ O
Connexion au réseau hydrographique, hydrologie et saisonnalité :
Seule la partie Nord-Est du Grand Îlet est concernée par une saline, représentant l’unique mangrove des Saintes. Aucune trace de cours d’eau, même à sec, alimentant la saline n’a été clairement identifiée. Par conséquent, il est supposé que celle-ci est alimentée lors de fortes précipitations par ruissellements sur tout le bassin versant.
Formations volcaniques encerclées par des récifs peu profonds, les Saintes sont composées de 9 îles dont 2 seulement sont habitées, Terre-de-Bas et Terre-de-Haut. Parmi les 7 autres, se dresse Grand îlet, sauvage et battu par les vents dont le point culminant s’élève à 165m (ce qui fait de lui le plus élevé des îlets inhabités de la Guadeloupe).
Trois pointes lui donnent une forme triangulaire : La Grosse Pointe à l’est (falaise abrupte plongeant dans le canal de la Dominique), la Basse Pointe au nord de l’île, devant laquelle se dresse une série de rochers aiguisés et la pointe des Colibris à l’ouest. On y découvre également 2 anses : l’anse du Grand Étang, plage sablonneuse caractérisée par sa grande saline et l’anse des Colibris.
Faune et Flore
Caractérisé par des pentes raides et un sol rocheux souvent affleurant, le Grand Îlet abrite une saline bordée d’une mince ceinture de mangrove à palétuviers (Laguncularia racemosa, Conocarptus erectus, Avicennia germinans, Rhizophora mangle) dans la seule zone plane d’importance. Le couvert végétal se compose de quelques espaces boisées (forêt xérophile), de prairies et de végétation de littoral (végétation bord de mer et végétation arbustive).
Une cinquantaine d’espèces végétales a été recensée. Citons comme essences principales : le poirier (Tabebuia hterophylla), le Bois enivrant (piscidia carthagenenesis), le Mancenillier (Hippomane mancinella). Notons également sur l’îlet la présence d’espèces dites remarquables du fait de leur rareté : orchidées du genre Epidendrum ciliare, cactus Tête à l’Anglais Melocactus intortus et cactus raquette Opuntia rubescens.
Nature vierge de toute présence humaine, l’île est fréquentée par une multitude d’espèces qui y trouve des conditions de vie (nidification, repos, alimentation) idéales. Elle est en particulier le royaume des oiseaux marins. Sur cette terre se rencontrent le pélican brun Pelecanus occidentalis, la frégate Fregata magnificens ainsi que le fou à pieds rouge Sula sula pour ne citer qu’eux.
Quant à l’étang, il est le repaire des échassiers, alors que les plages attirent en nombre tortues et crabes (crabe de terre, crabe cirique et crabe blanc).
Les fonds marins qui entourent le Grand Îlet, par leur incroyable diversité en gorgones, éponges et coraux et leur faune multicolore (poisson ange, bourse, sergent major, poisson créole etc), font le bonheur des plongeurs.
Protections et reconnaissances
La partie centrale de Grand Îlet appartient au Conservatoire du Littoral depuis septembre 1994. La gestion en est assurée par la municipalité de Terre-de-Haut et l’ONF. Site protégé, il est, entre autres, formellement interdit d’y camper, de prélever toute espèce animale et végétale ainsi que le sable et les roches, d’y faire des feux et d’y chasser.
Au niveau réglementaire :
– Grand-Îlet est entièrement compris dans une ZNIEFF type 1 (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique ; type I : secteurs de grand intérêt biologique ou écologique),
– l’îlet est concerné par un Arrêté de protection biotope (arrêté pris par un préfet pour protéger un habitat naturel abritant une ou plusieurs espèces animales et/ou végétales sauvages et protégées),
– c’est un espace littoral remarquable de Guadeloupe (forêt sous loi littoral),
– c’est un site inscrit (espace remarquable dont le caractère historique, scientifique ou pittoresque appelle la conservation en l’état et la préservation de toutes atteintes graves).
Enjeux, usages, productions, pressions et gestion
Grand Îlet n’est principalement connu que par les Saintois qui ne le fréquentent que très rarement. Du fait de cette faible fréquentation humaine, les seules menaces pesant sur Grand Ilet sont liées à un possible déséquilibre faune/flore du à la présence de cabris et aux risques d’incendies (végétation sèche, buissonnante et basse propice à ce genre de risque).
La gestion de l’Îlet est assurée par l’ONF qui, en partenariat avec le Conservatoire du Littoral et la commune, procède régulièrement à des relevés faunistiques et floristiques, ainsi qu’à l’élaboration d’un plan de gestion et d’un programme d’actions pour l’Îlet.
Histoire
L’Archipel des Saintes, ou Caloucaera comme le nommaient les Arawaks et les Caraïbes, fût découvert en novembre 1493 par Christophe Colomb qui le baptisa “LOS SANTOS”.
Découvrir le site
Inhabité depuis longtemps, Grand Îlet ne bénéficie d’aucune desserte maritime régulière et aucune zone naturelle ne permet de débarquer en toute sécurité sur l’îlet. Il est donc préférable de le découvrir par la mer : en effet, la présence d’un sec en pleine houle en fait un site remarquable d’observation sous-marine.