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Le Réseau d’Observation et d’aide à la gestion des Mangroves (ROM), en association avec l’équipe du programme Ecosystèmes du Comité français de l’UICN, a démarré en 2022 une étude diachronique afin de mieux comprendre les évolutions des surfaces de palétuviers dans le temps et en tirer les conséquences de gestion dans un contexte d’évaluation selon les critères de la Liste rouge des écosystèmes de l’UICN.

Phase 1

Dans sa première phase, finalisée en 2023, cette étude a permis d’analyser l’évolution dans le temps des surfaces des mangroves dans 5 territoires, sur des pas de temps différents en fonction de la disponibilité des données.

  • Guadeloupe : Les résultats ont montré une augmentation de la surface des mangroves de 18,8% entre 1950 et 2020. Cette augmentation pourrait être expliquée par la fermeture progressive des marais saumâtres, écosystème d’origine anthropique servant autrefois de zones de pâturage, du fait de l’arrêt de ces pratiques et du comblement de ces espaces par les mangroves. Toutefois, une diminution de la surface des mangroves a été observée dans de nombreuses zones pour laisser place aux infrastructures urbaines
  • Saint-Martin et Saint-Barthélemy: Dans ces deux îles, la mangrove a régressé de respectivement 40 et 65% entre 1950 et 2020. Le principal facteur à l’origine de cette évolution est l’artificialisation du littoral, et notamment l’urbanisation.
  • Wallis : L’étude a mis en évidence une augmentation de 18,1 % de la surface des mangroves entre 2004 et 2020. Cette augmentation semble notamment due à une protection renforcée par des lois dîtes coutumières et aussi par un projet de restauration qui a eu lieu en 2017-2018 au Sud de l’île mené par le Service Territorial de l’Environnement (STE).
  • Polynésie française : les résultats de l’étude ont montré que la surface de mangroves à Rhizophora stylosa, une espèce de palétuvier introduite dans les années 1930 à Moorea et présentant aujourd’hui un potentiel d’espèce exotique envahissante (EEE), a augmenté de 30.6% entre 2011 et 2020.

>Retrouvez ici le rapport et les couches SIG de la phase 1

Phase 2

Cette étude a été étendue dans sa deuxième phase sur d’autres territoires ainsi qu’à des dates intermédiaires pour certains des territoires précédemment évalués.

  • Guadeloupe : La deuxième phase a permis la cartographie des mangroves, forêts marécageuses et marais saumâtres sur des images de 1984. Cette analyse indique une tendance vers une perte de surface des mangroves de l’ordre de 1,4 %. Le gain de leur surface d’environ 18 % constaté durant la phase 1 a donc principalement eu lieu entre les années 1950 et 1984. Concernant les deux autres écosystèmes, (forêts marécageuses et marais saumâtres), l’analyse a mis en évidence une diminution de la surface de l’ordre de 15 % et 30 % respectivement entre 1950 et 1984, puis une stabilisation de la dynamique avec même une augmentation significative de surface de marais herbacés entre 1984 et 2020 d’environ 10 %.

  • Martinique :  Les résultats de l’étude indiquent un bilan global stable des surfaces des mangroves entre 1951 et 2020. Les principaux changements observés sont une déforestation généralisée impactant surtout les arrières-mangroves au profit principalement de l’urbanisation, tandis que les gains de surfaces ont principalement eu lieu en front de mer avec une avancée globalisée du front de mangrove.
  • Polynésie française : la surface des mangroves de la Polynésie française a été analysée sur différentes années selon les îles (1955, 1977-1981, 1986 -1990, 2000-2006). Les résultats de l’analyse montre que la Polynésie fait face depuis les années 2000 a une augmentation forte des surfaces de mangroves, avec une augmentation plus accrue dans les îles de Tahaa, Huahine et Raiatea par rapport aux îles de Tahiti, Bora-Bora et Moorea.

Pour aller plus loin

Pour accéder aux données cartographiques et à la visualisation des surfaces gagnées et perdues