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A Wallis, les jeunes s’engagent pour préserver leur environnement !

Wallis et Futuna est l’un des territoires ultramarins le plus éloigné de la France métropolitaine et le moins connu : il héberge pourtant une biodiversité fascinante et vulnérable !

Le territoire de Wallis et Futuna comporte trois îles principales (Wallis, Futuna et Alofi) dont Wallis est la plus peuplée (8300 habitants). D’une superficie de 76km² elle abrite quatre types de zones humides : des lacs majoritairement volcaniques, dont le lac Lalolalo issu d’un cratère, des mangroves d’une superficie de 36,2 ha (CARNAMA 2020), des herbiers marins et des récifs coralliens, entourant les côtes ou îlots. Le lagon de Wallis, malgré sa petite taille, abrite en effet plus d’une quinzaine d’îlots coralliens !

Le Service Territorial de l’Environnement (STE) de Wallis, dirigé fin 2022 par M.Didier Labrousse, accueille plusieurs chargées de mission qui ont reçu les animatrices du PRZHT lors de leur mission en novembre 2022.

Nous vous proposons de rencontrer l’une d’elles, Malia Pelo, et de vous immerger dans le quotidien des îles du Pacifique !

Pourrais tu nous parler de toi et de ton parcours avant ton arrivée au STE de Wallis ?

Je m’appelle Malia Pelo, j’ai 25 ans et je suis née à Wallis. J’ai intégré une Licence en Physique-Chimie à l’Université de Nouvelle-Calédonie, et une 2ème Licence professionnelle sur les métiers de l’instrumentation et du contrôle qualité.

J’ai rejoint le STE en février 2022 en tant que chargée de mission biodiversité.

Comment en es-tu arrivée à choisir un poste en environnement après une formation plutôt orientée physique-chimie ?

Ici à Wallis et Futuna on n’a pas toujours le choix ! Plus sérieusement, l’environnement ça reste de la science et c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup aussi. Il y a 7 mois, j’ai donc appris à m’engager pour la préservation de l’environnement dans nos îles.

Pourquoi est-ce important pour toi de t’engager pour préserver l’environnement de ton île ?

C’est important car je compte vivre ici toute ma vie. Avec mes enfants, mes petits-enfants plus tard… Pour moi ce qu’il faut faire c’est préserver mon île par tous les moyens possibles. Au Service de l’Environnement ,c’est un rôle très important pour moi de communiquer, de partager ces connaissances sur l’environnement. C’est aussi pour le bien-être de la population générale, et pour les générations futures.

En quoi consiste ton travail exactement ?

Etre chargée de mission biodiversité c’est essayer au maximum de faire des actions pour protéger l’environnement. On travaille beaucoup avec des associations de villages de Wallis comme de Futuna. Nous sommes une équipe de 5, dont 2 animateurs à Wallis et 2 animateurs à Futuna et l’objectif c’est de sensibiliser la population à la préservation de leur environnement et de partager les connaissances sur les écosystèmes et la biodiversité avec la population. On cherche aussi à faire passer le message qu’ils sont également acteurs de cette préservation.

Aire Marine Éducative de l’école de Malaefoou, plantation de mangrove

Est-ce que tu peux nous donner des exemples d’actions concernant les zones humides de Wallis ?

Les principales zones humides de Wallis sont les lacs, la mangrove et les récifs coralliens. On essaye au maximum de les préserver car elles font de nos petites îles des endroits riches en biodiversité.

Nous travaillons beaucoup sur la restauration de la mangrove, cette année on a collaboré à Wallis avec 6 associations villages dans le but de renforcer la mangrove déjà présente sur les littoraux et à la fois sensibiliser la population, qui ne connait pas forcément tous les services rendus par la mangrove.

Plantation de mangrove avec le village de Tufuone

Quelles sont les problématiques environnementales principales à Wallis et Futuna ?

Nos petites îles sont victimes du réchauffement climatique, notamment de la montée des eaux. On peut observer sur nos littoraux l’avancée assez rapide de l’érosion. Ces actions de restauration de mangrove sont donc accentuées justement pour réduire ces impacts.

Au niveau de la qualité des eaux, à Wallis et Futuna c’est culturel d’élever des cochons, qui produisent des effluents pouvant polluer les littoraux. Le Service de l’Environnement a donc commencé à déplacer ces parcs à cochon vers l’intérieur de l’île pour réduire ces impacts.

Nous avons aussi un problème d’espèces envahissantes notamment du rat noir sur nos îlots, nous menons donc des actions de dératisation sur les îlots coralliens de notre lagon !

Est-ce que tu aurais un message pour les jeunes de Wallis ?

Oui carrément ! Le message que je donnerais aux jeunes d’aujourd’hui ce serait de penser non seulement au futur, mais déjà essayer de faire un constat sur ce qui se passe actuellement avec le réchauffement climatique, et prendre un peu de recul. Nos jeunes ont tendance à se focaliser sur des choses éphémères, et non sur les choses qui durent sur le long terme. Je les encouragerais à s’intéresser beaucoup plus à ce genre d’actions, à préserver leur petite île, à contribuer aux actions menées pour la protection des littoraux par exemple. L’idée c’est d’essayer de trouver leur place là-dedans, et non pas attendre qu’ils soient guidés par les adultes, essayer de se prendre en main !

Merci beaucoup Malia pour ce partage !