Projet REMA – Début de la phase expérimentale pour la mare de Pont Café
En Martinique, le mardi 3 mai 2022, s’est déroulé une action de lutte contre les Espèces Exotiques Envahissantes de la mare de Pont Café, commune de Sainte-Luce.
Cette opération d’entretien symbolise le lancement officiel des expérimentations sur sites dans le cadre du projet REMA – Restauration et Entretien des Mares des Antilles.
C’est la première étape du projet REMA qui a pour finalité la réalisation d’un guide technique, à l’attention des gestionnaires et propriétaires de mares, qui fournira des réponses concrètes aux questions techniques qui se posent en termes d’aménagements, d’entretien, de suivi et de restauration.
Pour la réalisation de ce guide, le Pôle-Relais Zones Humides Tropicales s’appuie sur 12 sites expérimentaux choisis en Martinique, Guadeloupe et Saint-Martin.
La Mare de Pont-Café à Sainte-Luce
Elle a été sélectionnée, car elle offre plusieurs services écosystémiques à la population : elle sert de régulateur de crues, elle filtre et épure l’eau et a aussi un intérêt pédagogique, paysager et récréatif.
Un écosystème aux multiples intérêts et situé au coeur d’un secteur urbain. Notre rôle est d’accompagner la Ville de Sainte-Luce, propriétaire et gestionnaire de cette mare publique, afin de lutter contre l‘invasion biologique de la salvinie géante (Salvinia molesta) et de la liane américaine (Mikania micrantha) qui altèrent fortement le fonctionnement de ce milieu.
Une première opération qui s’est déroulée dans la joie et la bonne humeur grâce à une belle mobilisation regroupant la Ville de Sainte-Luce et leur équipe technique, le projet Waliwa, l’Association Citoyenne Lucéenne (ACL) et l’Association des Accompagnateurs Moyenne Montagne (AMM).
Des forces en présence qui ont permis d’entamer le nettoyage de la mare de Pont Café dans un objectif de supprimer ces Espèces Exotiques Envahissantes (EEE).
La présence d’ Espèces Exotiques Envahissantes est aujourd’hui considérée comme une des grandes causes de régression de la biodiversité à l’échelle mondiale. D’autant plus dans des petits écosystèmes fermés tels que les mares, où ces EEE se développent à toute allure.
La Salvinia Molesta ou Salvinia géante est une fougère aquatique originaire du sud-ouest du Brésil. Introduite en grande quantité pour ses atouts ornementales dans les bassins d’agréments, elle s’est largement reproduite dans toutes les outremers. Elle fait partie, après la Jacinthe d’eau, des espèces les plus envahissantes et à ce titre est classée sur la liste UICN des Espèces Exotiques Envahissantes.
“Le tapis dense qu’elle forme en surface et parfois sur une dizaine de centimètre de haut, empêche la lumière de pénétrer depuis la surface, privant de celle-ci, les plantes, poissons, invertébrés et les autres organismes vivants sous l’eau. La Salvinia géante favorise le développement de larves de moustique et en perturbant l’équilibre écologique, est propice au développement d’odeur nauséabonde.
Son couvert est, de plus, dangereux pour les jeunes enfants et le bétail qui peuvent confondre la surface avec la terre ferme.”
La Liane américaine est une plante aquatique originaire des zones sub-tropicales, du nord et centrale. Elle est maintenant répandue dans la zone pantropicale. Elle est classée dans la liste des 100 espèces exotiques envahissantes ayant le plus d’impacts selon l’UICN.
D’autres espèces, moins problématiques, vont profiter du fait que la Salvinie a créé comme une sorte de sol. C’est un problème parce que la mare va perdre sa fonctionnalité de mare et n’aura pas une eau assez oxygénée. Les espèces, les libellules et les insectes, doivent pouvoir y vivre. Si on veut conserver cette mare et lutter contre son envahissement, alors il faut s’attaquer à ces deux espèces exotiques envahissantes.
⬇️ Pour en savoir plus sur le projet REMA, consultez l’article ci-dessous : https://www.pole-tropical.org/2022/04/le-projet-rema-restauration-et-entretien-des-mares-des-antilles/